Génération K de Marine Carteron

Génération K, T.1, de Marine Carteron

Retour sur ma lecture du premier tome de la saga de Marine Carteron (auteur des Autodafeurs ) : Généation K.

Un résumé rapide : Kassandre, Georges et Mina ont un ADN particulier qui leur confère des pouvoirs. Pour cela ils vont devoir fuir les nombreuses organisations qui les traquent. Ils font partie de la Génération K.

   Il y a de nombreux points positifs dans ce livre, l'histoire est bien trouvée. Tout le processus de rencontre entre Georges et les filles s'active bien. La relation entre certains personnages notamment entre Mina et son père est vraiment intrigante et attirante. Toute l'histoire précédant la Génération K est elle aussi un point génial du livre.

  L'explication concernant les chromosomes est très claire et apporte une crédibilité non négligeable à l'histoire.

     Mais il y a un mais. Tout partait bien avec le camp tzigane, la prophétie, la femme pourchassée et puis il y a eu Kassandre...

     Kassandre est l'un des personnages principaux et elle et tout simplement insupportable. L'auteur n'a pas réussi à développer correctement Kassandre et en a fait le personnage de la rebelle aristocrate qui se retourne contre ses parents démoniaques. Kassandre est trop superficielle, lorsque l'on est de son point de vue, on a une adolescente en colère contre le monde, le système et ses parents pour des raisons assez peu claires. Même si elle est parfaite quand elle parle sincèrement de ses sentiments (ex: quand elle dit qu'elle a peur d'aller au bal), son personnage se rapproche plus de la petite fille gâtée que d'une personne qui ouvre les yeux sur le monde et développe son esprit critique. Au lieu de réfléchir et de trouver un moyen de s'en sortir elle crache sur ses parents (qui oui sont horribles) encore et toujours. Une colère qui peut être compréhensible mais là elle n'est ni justifié ni impulsive elle se trouve entre les deux. Elle ne devient justifiée que lorsqu'elle découvre la vérité et sa manipulation. Je pense que cette rancoeur envers ses parents a été placée un peu trop tôt dans le déroulement de l'histoire.

      Outre cet aspect franchement désagréable de Kassandre, d'autres côtés de sa personnalité sont beaucoup plus sympathiques. Son attachement pour Mina est assez touchant. Au fil du récit, on s'habitue à Kassandre et à son côté râleur. L'aspect le plus intéressant de Kassandre est l'image de sa vie qui peut être qualifiée de privilégiée, cette image qui en quelque temps s'est bien détériorée. Cette image de vie parfaite s'est vite effrité et a dévoilé de nouveaux enjeux plus profonds et importants.

    Le personnage de Georg a aussi été très bien développé. Les passages se déroulant en prison sont ceux que je préfère, en effet je trouve qu'ils forment une parfaite introduction dans l'histoire et dans l'univers de l'auteure.

    Cette dernière a monté intelligemment un univers précis et sombre, comportant différentes branches qui, soyons francs, se complètent parfaitement. Le léger manque d'approfondissement de certains aspects et le léger trop plein de passages pas vraiment utiles  seront, je l'espère, rééquilibrés dans le prochain tome. On retrouve avec plaisir la plume de Marine Carteron (que l'on a pu observer dans les Autodafeurs)  mais dans un style un peu plus sombre avec une pointe d'humour toujours présente et toujours légère.

A lire pour découvrir une histoire tout de même bien construite, et supporter Kassandre (pour finalement s'y attacher).